Festival Avignon IN 2017 - Chronique "La Princesse Maleine" - Pascal Kirsch
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« Ils vécurent heureux jusqu'à la fin de leurs jours. » Et si après cette conclusion ouverte et joyeuse, Maeterlinck nous en montrait toute l'inquiétude. Détournant un conte de Grimm pour s'intéresser à ce qui arrive après, l'auteur place tôt, dans La Princesse Maleine, les retrouvailles des amants. Angoisse, maladie, orages et poisons sont ce que leur union déchaîne. La princesse Maleine, déterminée à s'unir au prince Hjalmar qu'on lui a refusé, endure sans ciller l'enfermement, la faim, la perte de ses parents pour qu'à l'accomplissement venu, la terreur se répande. Et comme un pôle contraire, la reine Anne, passionnée et désireuse, distille des forces aussi dangereuses qu'inéluctables. Moteur pour tous, l'amour entraîne chacun à se perdre et est un sujet pour Pascal Kirsch qui s'empare de ce drame au réalisme magique. À partir des états d'âme qui se lisent dans le cosmos, il cerne cette famille dans ses contradictions. Au sein du foyer, on rajeunit de rage, pour préserver, on tue et dans l'impuissance, on rit. Le metteur en scène aiguise l'ironie tragique et joue avec les peurs qui peuvent rassembler. Le cadrage, qu'il tient serré sur ces destins funestes, montre une princesse Maleine qui « tant qu'elle est en quête d'amour, ne craint pas la mort. Sa fureur a l'air paisible mais est une résistance absolue. »
Texte Maurice Maeterlinck
Conception et mise en scène Pascal Kirsch
Scénographie et costumes Marguerite Bordat et Anaïs Heureaux
Lumière Marie-Christine Soma
Son Pierre-Damien Crosson
Vidéo Sophie Laloy